Job Stress Index 2020: plus vite, plus haut, plus loin – les jeunes souffrent davantage de l’intensification du travail
Vous arrive-t-il parfois d’avoir l’impression de devoir en faire toujours plus, plus vite? Le Job Stress Index observe cette évolution depuis le début des mesures en 2014 et la dernière enquête auprès des personnes actives en Suisse montre que l’accélération du rythme dans le monde du travail entraîne également la hausse d’autres contraintes. Donc non seulement le rythme s’accélère, mais aussi les exigences posées aux collaboratrices et collaborateurs en termes de flexibilité. L’intensification du travail n’est pas toujours synonyme de plus de tâches exigeantes devant être accomplies rapidement; dans ce contexte, les personnes actives doivent également sans cesse acquérir de nouvelles connaissances et compétences.
Cependant, le stress ne naît pas uniquement du fait d’exigences croissantes. Celui-ci surgit lorsqu’une personne active perçoit un déséquilibre entre les contraintes au travail et les ressources dont elle dispose. Dans le cas du Job Stress Index, les ressources prises en compte sont spécifiquement liées au lieu de travail. Citons par exemple des conditions de travail motivantes comme une reconnaissance générale, une marge de manœuvre suffisante, la globalité des tâches ou encore l’attitude soutenante de la hiérarchie. Les personnes qui sont le plus à même d’exploiter ces ressources sur leur lieu de travail gèrent mieux les contraintes accrues auxquelles elles sont confrontées, sans en souffrir.
Ce rapport est illustré par le Job Stress Index sur une échelle allant de 0 à 100. Plus le chiffre obtenu est élevé, plus la contrainte de travail est importante par rapport aux ressources. La moyenne du Job Stress Index de toutes les personnes interrogées en 2020 a légèrement augmenté et s’établit désormais à 50,83. Cette hausse est significative par rapport aux enquêtes 2016 et 2014. La tendance est donc défavorable au fil des ans. La dernière mesure a été réalisée du 3 février au 3 mars 2020 et ses résultats reflètent la situation avant la phase aiguë de la pandémie de COVID-19. Il est d’ores et déjà prévu d’effectuer une mesure de suivi en 2021 auprès des mêmes personnes afin de montrer clairement l’influence de la pandémie un an après.
Les jeunes souffrent davantage du stress
Avec un résultat de 52,18, ce sont les jeunes entre 16 et 24 ans qui sont le plus affectés par le stress. En outre, par rapport aux personnes actives plus âgées, ce groupe souffre davantage de l’intensification du travail. Parmi les principales contraintes vécues, citons le surmenage qualitatif, le stress social avec les collègues de travail, la pression temporelle et la planification de leur avenir. Les jeunes personnes actives disposent de moins de ressources pour y faire face.
De meilleurs résultats pour les cadres dirigeants
Les résultats du Job Stress Index sont meilleurs pour les cadres dirigeants que pour les jeunes. Les cadres sont certes confrontés à une intensification du travail de même ampleur, mais ils ont, de par leur position, plus de ressources pour gérer les contraintes liées au travail.
Trois personnes actives sur dix rapportent souffrir de stress et plus de la moitié d’entre elles sont émotionnellement épuisées
Au total, un quart des personnes actives se trouvent dans la zone favorable, ce qui signifie qu’elles disposent de suffisamment de ressources pour compenser les contraintes liées au travail. D’après l’enquête, la plupart des personnes interrogées (45,5%) sont dans la zone sensible, où les contraintes et les ressources sont encore juste à l’équilibre. À l’inverse, trois personnes sur dix ont déjà franchi cette limite pour atterrir dans la zone critique (29,6%). Leurs contraintes sont plus importantes que leurs ressources, et ces conditions de travail difficiles ont des répercussions sur leur santé à long terme. Nombre des collaboratrices et collaborateurs se situant dans la zone critique indiquent également se sentir épuisés sur le plan émotionnel. Cette conséquence du stress fait partie des principales caractéristiques du burn-out. Depuis la première mesure en 2014, ce résultat a augmenté, passant d’un quart à près d’un tiers aujourd’hui.
Le stress ampute chaque année les prestations pour un montant estimé à près de 7,6 milliards de francs
La hausse constante du stress lié au travail est non seulement dommageable pour la santé des personnes concernées, mais peut aussi avoir des conséquences économiques directes, car le stress au travail entraîne la perte d’un important potentiel de création de valeur. Cela se produit de deux manières: d’une part en raison des personnes actives qui s’absentent du travail car elles souffrent de stress (absentéisme) et, d’autre part, en raison de celles qui sont présentes à leur poste, mais dont les performances professionnelles sont nulles ou réduites à cause de contraintes liées au stress (présentéisme). Une estimation pour l’année 2020 montre que la réduction du stress lié au travail permettrait d’exploiter un potentiel économique d’environ 7,6 milliards de francs suisses et ce, dès que les ressources et les contraintes sont à l’équilibre. Outre les contraintes au travail, il existe bien sûr aussi des facteurs de stress privés. Il est difficile de les séparer exactement. Cependant, sur la base de leurs calculs, les auteures et auteurs de l'étude estiment que la proportion des facteurs de stress associés au travail est au moins deux fois plus élevée.
La gestion de la santé en entreprise systématique permet de réduire le stress au travail et d’augmenter la productivité. Il est donc dans l’intérêt des cadres dirigeants des entreprises de créer les conditions-cadres nécessaires pour promouvoir la santé de leurs collaboratrices et collaborateurs.
Job Stress Index 2020
Vous trouverez de plus amples informations sur le Job Stress Index sur www.job-stress-index.ch.
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