La proportion d’élèves en surpoids reste pour le moment stable malgré le coronavirus
Depuis 2005/06, Promotion Santé Suisse évalue les données des services médicaux scolaires concernant l’indice de masse corporelle (IMC) des élèves des villes de Bâle, Berne et Zurich pour le monitoring annuel de l’IMC. L’analyse des données les plus récentes fournit pour la première fois des éclaircissements sur les répercussions des mesures prises dans le cadre de la pandémie sur le poids des enfants et des adolescent-e-s. Au cours de l’année scolaire 2020/21, tous cycles scolaires confondus, 17,4% des 12 843 élèves examiné-e-s étaient en surpoids, dont 4,8% étaient obèses. La proportion d’enfants et d’adolescent-e-s en surpoids n’est donc que légèrement supérieure à celle de l’année précédente (17,1%). La comparaison avec les années précédentes révèle en outre que la proportion d’élèves en surpoids dans les trois villes reste également stable dans une perspective pluriannuelle.
Par ailleurs, la fréquence du surpoids augmente considérablement avec l’âge. Ainsi, durant l’année scolaire 2020/21, un quart des adolescent-e-s du 3e cycle étaient en surpoids ou obèses, tandis qu’à l’école enfantine, seul un enfant sur huit était en surpoids.
Figure 1:Proportion d’enfants en surpoids et obèses dans les différents cycles scolaires, 2018/19 à 2020/21 (Bâle, Berne et Zurich réunis)
«Effet coronavirus» seulement passager
Les résultats du dernier monitoring de l’IMC sont remarquables car, dans le contexte de la pandémie de Covid-19, était craint que le confinement et les fermetures d’écoles du printemps 2020, ainsi que les opportunités limitées de sport et d’activité physique sur une période prolongée n’entraînent une augmentation significative du surpoids chez les enfants et les adolescent-e-s. Cela n’a pas été le cas jusqu’à présent. Ceci dit, certains indices suggèrent un «effet coronavirus» présumé à court terme: dans les écoles où les examens médicaux scolaires ont été effectués peu après les vacances d’été, et donc relativement peu de temps après le confinement, on constate une nette augmentation de la proportion d’élèves en surpoids et obèses. Cela n’est pas le cas dans les écoles où les examens ont eu lieu plus tard. L’effet présumé du confinement semble donc avoir disparu en grande partie en 2021. Par contre, chez les enfants qui souffraient déjà d'obésité, prise de poids est constatée. Ces résultats doivent cependant être traités avec prudence, car l’évolution doit être suivie à plus long terme.
L’origine et le lieu de résidence continuent de jouer un rôle central
Les différences en fonction de la nationalité, de l’origine sociale et du quartier de résidence demeurent inchangées au cours de l’année scolaire 2020/21. En d’autres termes, les enfants étrangers et les enfants de parents ayant un faible niveau de formation continuent d’être beaucoup plus souvent touchés par les problèmes de poids que les autres enfants. En effet, 15,4% des enfants en surpoids sont de nationalité suisse contre 22,6% d’enfants en surpoids de nationalité étrangère. Les différences selon l’origine sociale sont encore plus marquées, étant donné que les enfants de parents sans formation postobligatoire sont plus de trois fois plus susceptibles d’être en surpoids (32,5%) que les enfants de parents titulaires d’un diplôme d’une école supérieure (9,7%). La proportion d’enfants en surpoids de parents titulaires d’un diplôme de fin d’apprentissage se situe entre les deux, à 22,7%.
Comparée aux autres pays, la Suisse affiche de bons résultats
En Suisse, près d’un élève sur six est en surpoids ou obèse. Bien que cette valeur soit élevée, la Suisse se positionne bien dans le classement international. Dans les pays limitrophes que sont l’Allemagne, l’Autriche, l’Italie et la France, les enfants et les adolescent-e-s sont plus nombreux à être touchés par le surpoids. Les résultats des études de la «NCD Risk Factor Collaboration» montrent que l’évolution chez les enfants de 5 ans a ralenti entre 2005 et 2016 dans les cinq pays. Le rapport de l'OMS Europe sur l'obésité, publié le 2 mai 2022, se réfère en partie aux mêmes données
Figure 6: Évolution de la proportion d’enfants de 5 ans en surpoids dans cinq pays, 1985-2016
a) Filles
b) Garçons
Source: https://ncdrisc.org/overweight-prevalence-map-ado.html
Proportion d’enfants et d’adolescent-e-s en surpoids (y compris obèses): proportion de personnes situées plus d’un écart-type au-dessus de la médiane des courbes de référence internationales de l’OMS.
Importance des offres d’activité physique adaptées pendant la pandémie
Le dernier monitoring de l’IMC montre que la Suisse a bientraversé la crise du coronavirus en ce qui concerne le poids des enfants et des adolescent-e-s. Thomas Mattig, directeur de Promotion Santé Suisse, est satisfait: «C’est une bonne nouvelle que la pandémie n’ait jusqu’à présent pas eu de répercussions négatives sur le poids corporel des enfants! Cela démontre une certaine capacité de résistance et d’adaptation de notre société.» Promotion Santé Suisse soutient de nombreux projets et programmes d’action cantonaux (PAC) qui ont pour objectif de promouvoir une alimentation équilibrée et la pratique d’une activité physique régulière chez les enfants et les adolescent-e-s. Beaucoup d’entre eux ont adapté leurs offres et en particulier leurs activités de communication pendant la pandémie de Covid-19. Ils y ont aussi intégré le thème de la santé psychique, comme le montre le «Corona-Ticker» de Promotion Santé Suisse. C’est ainsi que l’initiative Gymnastique Ensemble - à la maison, par exemple, a vu le jour. Pendant que les salles de sport étaient fermées, le projet Gymnastique ensemble a posté via Facebook et Instagram des idées de jeux et des conseils d’activité physique pour permettre aux familles de faire de la gymnastique ensemble malgré les restrictions. Autres exemples, le projet Gorilla a créé pour les adolescent-e-s des tutoriels en ligne et des conseils sur les thèmes de l’activité physique, de la durabilité et de la détente, ainsi que des leçons interactives, offrant ainsi aux adolescent-e-s la possibilité d’avoir une journée d’école interactive à la maison et de s’alimenter de manière équilibrée. «Avec nos partenaires, nous avons réussi à maintenir les offres pour les enfants et les adolescent-e-s, même pendant la pandémie», explique Thomas Mattig.
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