Prévention dans le domaine des soins (PDS)

Nous savons ce qui nous rend malades. Et nous pouvons agir.

Les facteurs de risque qui contribuent au développement de MNT, tels que le tabagisme, le manque d’activité physique et une alimentation déséquilibrée, sont connus et peuvent être évités. C’est pourquoi le Conseil fédéral a déjà établi dans sa stratégie «Santé2020» de 2013 la nécessité de développer les offres préventives et de mieux les identifier dans le domaine des soins.

La nécessité d’un changement de paradigme dans les soins de santé est donc officiellement reconnue depuis bientôt 10 ans. Les prestations préventives doivent à l’avenir être proposées dans l’ensemble de la chaîne de prise en charge. A cet effet, Promotion Santé Suisse a ouvert un nouveau domaine d’intervention en étroite collaboration avec l’Office fédéral de la santé publique, intitulé Prévention dans le domaine des soins (PDS).

D'une part, la PDS doit permettre à l’avenir d’atteindre les groupes à risque de manière précoce, afin de prévenir les maladies. D’autre part, elle doit montrer aux malades chroniques comment ils peuvent gérer leur pathologie et l'influencer favorablement. D’une manière générale, les offres de prévention dans le domaine des soins aident les patientes et patients à s’impliquer davantage dans le processus de traitement. Outre le développement d’offres préventives, la formation initiale et continue ainsi que le perfectionnement dans le domaine de la PDS jouent un rôle central.

La prévention est financée par les économies qu’elle génère

L’évolution démographique entraînant une multitude de maladies liées à l’âge, les maladies non transmissibles continuent de progresser. Les approches préventives visant à réduire la charge de morbidité gagnent donc en importance sur le plan économique et social. Pour relever les défis futurs dans le domaine de la santé, il est impératif que les stratégies préventives deviennent également un élément central du système de soins.

Dans le nouveau domaine d’intervention PDS, Promotion Santé Suisse soutient des projets novateurs pour la prévention des maladies non transmissibles tout au long des parcours de santé. Le but est toujours le même: promouvoir l’autonomie et la qualité de vie des patient-e-s, réduire le recours aux soins et améliorer la structure des coûts du processus de traitement.

C’est le cas du projet «SomPsyNet» du Département de la santé et de l’Hôpital universitaire du canton de Bâle-Ville. Les patient-e-s souffrant de maladies physiques dans les hôpitaux suisses de soins aigus sont souvent aussi soumis à des contraintes psychosociales, qui ont un impact négatif sur l’évolution de la maladie. Les personnes concernées restent plus longtemps à l’hôpital, sont plus souvent réhospitalisées et génèrent en moyenne des coûts plus élevés d’environ 30%. L’objectif de «SomPsyNet» est d’identifier précocement les patient-e-s souffrant de troubles psychiques ou sociaux et de leur proposer rapidement des offres de soutien adaptées. Pendant le séjour à l’hôpital, une nouvelle méthode de dépistage permet de déterminer le degré de gravité et de mettre en place les traitements appropriés. Le projet «SomPsyNet» se poursuit jusqu’à fin 2023 et les résultats sont attendus avec impatience.

«GLA:D» (de l’anglais Good Life with osteoArthritis in Denmark), est un autre projet soutenu par Promotion Santé Suisse. En Suisse, environ 1,5 million de personnes souffrent d’arthrose, et la tendance est à la hausse. Il est intéressant de noter qu’ aujourd’hui, la Suisse est le pays dans le monde où l’on pratique le plus d’opérations de prothèses de hanche ou de genou. Les coûts associés sont énormes.

L’arthrose est certes incurable, mais les traitements préventifs ralentissent la perte de cartilage et soulagent les douleurs. C’est là que le projet intervient: le «Programme suisse GLA:D pour l’arthrose» est un programme basé sur des lignes directrices et soumis à un contrôle de qualité, qui est proposé en Suisse depuis 2019 par 654 physiothérapeutes certifiés. Le programme se compose de trois volets: «conseil et instruction», «exercices» et «contrôle de la qualité par la collecte de données». Il est prouvé qu’il améliore le fonctionnement des articulations et réduit les douleurs, les jours de maladie ainsi que le nombre d’opérations.

Les résultats du «Rapport annuel GLA:D Suisse 2021» sont éloquents: à l’issue du programme d’environ huit semaines, les douleurs ont diminué de 27% chez les personnes souffrant de problèmes de genou et de 25% chez celles souffrant de problèmes de hanche. La consommation d’analgésiques a été réduite de 25% chez les patient-e-s du genou et de 21% chez les patient-e-s de la hanche. La qualité de vie s’est améliorée de manière significative chez tous/toutes les participant-e-s. Au total, plus de 91% des participant-e-s se sont déclaré-e-s satisfait-e-s ou très satisfait-e-s du programme.