Trois nouveaux projets pour plus de prévention dans le domaine des soins
Contexte
Chaque année, environ 40'500 personnes sont diagnostiquées avec un cancer en Suisse (NICER 2018). Le vieillissement de la population et un mode de vie peu propice à la santé sont susceptibles d’entraîner une poursuite de l’augmentation de la tendance de la maladie. Grâce aux progrès significatifs du dépistage précoce et de la thérapie médicale, le taux de mortalité diminue et de plus en plus de patient-e-s bénéficient d’un pronostic de survie à long terme favorable.
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Chaque année, environ 40'500 personnes sont diagnostiquées avec un cancer en Suisse.
NICER 2018
L’augmentation du taux de survie est positive. Mais il n’est pas rare que le cancer suive une évolution chronique et se caractérise par des effets secondaires et des complications dus à son évolution et/ou aux traitements. Ceux-ci peuvent entraîner des altérations et des limitations de la qualité de vie d’intensité et de durée variables. Les conséquences du cancer sont physiques (douleurs, problèmes musculosquelettiques, troubles du sommeil, ménopause précoce, problèmes gastro-intestinaux, etc.), psychologiques (anxiété, dépression, problèmes de mémoire et de concentration, fatigue), sociales (rôles et relations, travail, etc.), socio-économiques (coûts médicaux et paramédicaux) et existentielles (importance de la maladie, perspectives d’avenir).
Le suivi du cancer est crucial dès le début du traitement. Dès que le diagnostic est posé, les patient-e-s et leurs proches doivent être guidés vers des mesures à plus long terme axées sur le suivi1. Un exemple est la sensibilisation à un mode de vie sain par des professionnel-le-s du domaine de l’alimentation ou de l’exercice, ce qui peut avoir un effet positif durable sur la qualité de vie. Un nombre croissant de publications scientifiques montre qu’un mode de vie sain peut avoir un effet positif à plusieurs niveaux : améliorer la santé physique et mentale et la participation sociale, faciliter le retour au travail et d’une manière générale augmenter les chances de survie. Selon la maladie, des mesures dans les domaines de l’activité physique, de l’alimentation, de la réduction des comportements à risque (consommation de tabac, consommation d’alcool, etc.) ou de l’amélioration de la compliance thérapeutique sont efficaces.
Ce processus de maintien et de promotion d’un mode de vie sain nécessite beaucoup d’énergie de la part des patient-e-s eux/elles-mêmes et un bon soutien de la part de leur environnement personnel et de l’équipe de soins. Un défi majeur est de maintenir le comportement de valorisation des ressources sur le long terme. La science démontre que plus on est loin du diagnostic, plus il est difficile de maintenir des comportements sains.
Divers services de soutien sont actuellement disponibles pour les survivant-e-s d’un cancer. Cela comprend le soutien psychosocial des ligues régionales et cantonales et de la Ligne Infocancer, des groupes sportifs contre le cancer, des cours d’autogestion (AVAC, Evivo), des mesures thérapeutiques sélectives ou des programmes de réadaptation coordonnés.
Malgré le suivi médical existant et les nombreuses offres d’accompagnement en complément des programmes de réadaptation coordonnés, le suivi du cancer n’est actuellement pas optimal. Il manque en particulier une bonne coordination des offres existantes: celles-ci ne sont pas coordonnées entre elles, ou pas assez, et les besoins individuels des patient-e-s ne sont parfois qu’insuffisamment pris en compte. La maladie et ses conséquences ne sont souvent vues que par fragments et rarement considérées de manière holistique.
1 La physiothérapie oncologique s’occupe par exemple de restaurer la mobilité dans les premiers jours après une chirurgie oncologique.